Podcast France Culture Épisode 1 : Au nom du sucre, crimes et profits

Les Antilles françaises enchaînées à l’esclavage

À retrouver dans l’émission LSD , LA SÉRIE DOCUMENTAIRE /par Perrine Kervran

(ÉCOUTER MAINTENANT 55min)

« Vous connaissez l’espérance de vie d’un esclave ? 35 ans… » René Bélénus, historien. Comment l’économie sucrière insulaire produit une société esclavagiste

Fers d'esclave
Fers d’esclave • Crédits :  Antoine Taveneaux

Première diffusion : 6 mai 2019

Comment s’organisait la « société des îles à sucre » (surnom des Antilles Françaises) régit par un Code noir qui définissait l’esclave comme un bien meuble ? Nous entrerons dans les ruines d’une ancienne habitation (la plantation antillaise), La Mahaudière (Guadeloupe), pour comprendre le fonctionnement d’une société esclavagiste entièrement dévouée à la production de l’or blanc, qui allait « consommer » dix fois plus d’esclaves que la culture du coton…

Nous pénétrerons au cœur de la violence de ce système grâce au compte-rendu du procès du colon Douillard-Mahaudière, traîné devant les tribunaux en 1840 pour avoir séquestré durant deux années son esclave, Lucile…null

Hiérarchie des esclaves

Il y a une hiérarchie dans l’esclavage. L’esclave de base, c’est celui qu’on appelait le nègre de jardin. C’est celui qui souffre, celui qu’on frappe, celui qui ne veut pas travailler… Au milieu, vous avez les esclaves domestiques, ceux qui sont au service du maître, dans la maison du maître. Ceux-là sont des privilégiés. Et puis au sommet de la hiérarchie, vous avez les nègres à talent, c’est celui qui a un métier. René Bélénus

Rôle des esclaves variable en fonction de la couleur 

Il y a une progression sociale liée à la carnation. Plus on est claire, plus on est à même d’accéder à des tâches et à une condition de vie meilleure. Frédéric Régent

Vraie raison de l’abolition de l’esclavage 

Pourquoi on abolit l’esclavage ? Ce n’est pas une histoire d’homme… Parce que c’est un mode de production qui devient complètement obsolète. René Bélénus

Avec : 

Lecture du procès de la Mahaudière(BNF) et de l’ouvrage : Voix d’esclaves, Antilles, Guyane et Louisiane françaises, XVIIIe-XIXesous la direction de Dominique Rogers, éd. Khatala : Yasmine Modestine, Mexianu Medenou et Antoine Lachand

Un documentaire de Stéphane Bonnefoi, réalisé par Diphy Mariani 

Bibliographie

Avec la collaboration d’Annelise Signoret

Liens

La Route de l’esclavage en Guadeloupe – Guide du Conseil Général de la Guadeloupe des sites patrimoniaux liés à l’histoire et à la mémoire de l’esclavage

_Cour d’assises de la Pointe-à-Pitre (île Guadeloupe). Session d’octobre 1840._M. Douillard-Mahaudière, accusé de séquestration et de torture sur la personne de son esclave, Lucile, qu’il soupçonnait d’avoir empoisonné sa femme, des noirs et des bestiaux, est finalement acquitté. En ligne sur Gallica.

Précis de l’affaire Douillard-Mahaudière, adressé à la Chambre des Députés, par M. Jollivet, député d’Ille-et-Vilaine, délégué de la Martinique, édité à Paris en 1841. A consulter en ligne sur Gallica.

_Histoire de l’esclavage pendant les deux dernières années_, par Victor Schoelcher (1847). En ligne sur Gallica.

Le Code noir : Recueil d’édits, déclarations et arrêts concernant les esclaves nègres de l’Amérique(1685). Il s’agit ici de la version élaborée par Colbert.

Le sucre : histoire et géographie d’un esclavage racontée par Marcel Dorigny et Olivier Milhaud lors d’un Café géographique en mai 2000.

La vie quotidienne des esclaves sur l’habitation dans la Saint-Domingue française au XVIIIe siècle : regards de planteurs, de voyageurs et d’auteurs européens. Mémoire de Master 2 en sciences humaines et sociales de Néba Fabrice Yale (Université de Grenoble, 2009-2010).

ORIGINE DE L’ARTICLE : Article repris sur France Culture

~ par capoeira paris kolors sur Mai 14, 2021.

Laisser un commentaire